KENYA – Le fabricant de cigarettes British American Tobacco (BAT) Kenya vise de nouveaux marchés d’exportation, cherchant à compenser une baisse des ventes kenyanes.
La société cotée à la Bourse de Nairobi cible le Soudan du Sud, Madagascar et Djibouti avec du tabac de chiffon coupé, des cigarettes et des sachets de nicotine orale sans tabac, Lyft.
Les ventes sur le marché kenyan ont chuté de 13,8% à 11,6 milliards de KSh (106,2 millions de dollars US) en 2020 en raison de la réduction de la consommation de cigarettes à la suite des restrictions réglementaires et de la hausse des prix à la suite de taxes supplémentaires.
Le gouvernement kenyan avait augmenté les droits d’accise sur les cigarettes de 20 % en 2019, suivi d’une nouvelle augmentation de 4,94 % en octobre 2020, conformément au taux d’inflation moyen pour l’exercice clos en juin 2020.
D’autre part, les revenus d’exportation de BAT Kenya ont atteint 13,7 milliards de KSh (125,5 USD en 2020, soit 54,2% des revenus totaux de 25,3 milliards de KSh (231,7 millions d’USD), notamment en raison de la croissance des volumes vers l’Égypte et le Soudan.
Tel que rapporté par Business Daily, les revenus en pourcentage des revenus totaux ont augmenté à 54,2% l’an dernier contre 44,3% en 2015, tandis que les ventes au Kenya ont chuté à 48,8% contre 55,7% sur la période.
Coté à la Bourse de Nairobi, BAT Kenya fait partie du British American Tobacco Group (BAT Group) qui fabrique et vend des cigarettes, du tabac et d’autres produits à base de nicotine.
BAT Kenya approvisionne 15 pays en cigarettes et en tabac de chiffon coupé à partir de son usine kenyane.
En avril 2021, BAT a annoncé l’achèvement de la première phase de sa nouvelle usine de 2,5 milliards de Ksh (23 millions de dollars US) basée à Nairobi.
Le hub est centré sur la production de sachets de nicotine orale gratuits pour le marché africain et le monde devrait soutenir jusqu’à 80 nouveaux emplois qualifiés une fois terminé.
L’usine est un pilier central de la diversification de BAT, loin de la simple fabrication et commercialisation de cigarettes.
« BAT Kenya approvisionne 15 pays en cigarettes et en tabac de chiffon coupé à partir de son usine kenyane »
Les progrès de l’installation de plusieurs milliards de dollars se sont néanmoins heurtés à un bras de fer en cours entre l’entreprise et le ministère de la Santé du Kenya au sujet de la réglementation de ses sachets de nicotine orale commercialisés sous la marque Lyft.
BAT a déploré les plans du ministère de la Santé du pays (MOH) pour classer les produits comme produits du tabac qui couleraient le produit en vertu des dispositions de la Loi sur le contrôle du tabac.
La classification des sachets en vertu de la législation verrait ses produits ciblés avec un taux de taxe et des restrictions de commercialisation similaires à ceux des cigarettes traditionnelles.
Des groupes de pression anti-tabac tels que la Kenya Tobacco Control Alliance (Ketca) par exemple veulent que le produit soit interdit en arguant de sa facilité d’accès aux mineurs.
BAT, qui reste en pourparlers avec le gouvernement pour autoriser la production et la commercialisation du produit, considère quant à lui Lyft comme un substitut aux cigarettes pour les fumeurs dépendants. Dans un avenir proche, BAT vise à réduire les effets néfastes des ventes de cigarettes sur leurs consommateurs en « proposant des produits alternatifs innovants, notamment des sachets de nicotine sans tabac ». La société a investi 2,5 milliards de KSh dans la nouvelle usine de Nairobi pour produire des sachets de nicotine sans tabac dans le cadre de sa contribution à l’Agenda Big 4.